Yann "Bug" Dubois

Développeur WordPress freelance à Paris
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18 juillet: Kamakura: blanchir son argent et grand Buddha – Enoshima: grotte du dragon et Fujisan

19 July 2008 Par : F et C.F. Dubois Catégorie : Français, Japon

Profitant de la validité de son JR pass, Franck emmène sa sœur Cécile à Kamakura ce matin. Nous partons relativement tôt, et sommes déjà sur place à 10h30. La petite ville de Kamakura, sur le bord de mer, s’offre à nous avec ses nombreux trésors. Conscients que nous ne pourrons pas tout faire (Kamakura est une ancienne capitale, donc beaucoup de temples, sanctuaires et musées…), et ayant planifié de passer l’après midi sur l’ile d’Enoshima, nous décidons de nous concentrer sur les trois sites ‘must see’ que nous indique la carte touristique reçue à de la gare.

Nous commençons tout naturellement par le Tsurugaoka Hachimangu, un joli sanctuaire dans la verdure, situé un peu en hauteur (donc vue sur la ville), avec un pont en demi-cercle dont nous nous souvenions très bien et qu’il fait bon retrouver (même si nous ne pouvons pas le franchir). Nous apercevons un écureuil dans la forêt alentours.

 

Une longue avenue bordée de cerisiers relie le sanctuaire à la mer. Nous l’empruntons pour retourner vers la gare et bifurquer vers le deuxième site qui nous souhaitons visiter. Nous marchons dans des rues et ruelles de la périphérie de la ville, et nous nous étonnons de trouver de belles maisons, de belles voitures, dans un cadre enchanteur plein de végétation, loin de l’urbanisme effréné et désordonné des habituelles villes japonaises. Kamakura semble un bien doux pays, peut-être chéri des Tokyoïtes fortunés? (Nous ne sommes qu’à une heure en train).

 

Nos pas nous mènent donc au Zenirai Benzaiten, un mystérieux sanctuaire dont mon guide ne parle pas, mais que la carte indique comme ‘lieu du lavage d’agent’. Nous passons dans un tunnel, pour nous retrouver de l’autre coté, dans une cuvette entourée de végétation dense. Une grotte se découpe dans le flanc de la montagne, où coule une source miraculeuse. Quiconque lavera son argent dans l’eau de cette source (gros billets préférablement) verra ses affaires prospérer et son pécule se multiplier. Cécile s’empresse donc de sortir un billet de 10,000 yens de son portefeuille et de le déposer dans un petit panier prévu à cet effet, avant de faire tremper le tout dans l’eau. Elle y dépose aussi, par précaution, quelques centimes d’euros trainant au fond de son porte monnaie, au cas où la magie des yens ne serait pas automatiquement transférable dans une autre monnaie. D’autres femmes sont venues avec leurs économies, elles sèchent leurs liasses billets au dessus de petits bâtons d’encens (effet amplifiant le lavage magique?), tandis que de jeunes écoliers arrivent et sortent leur argent de poche pour passer au lavoir eux aussi. Pas un touriste à l’horizon, nous sommes en pleine coutume locale!

 

Ravis de ce petit moment rigolo dans un très joli site, nous poursuivons notre chemin vers le temple Kotokuin, où trône le Dai Butsu, ou grand Buddha, de Kamakura. La statue de bronze est effectivement impressionnante, elle culmine à 11m, et on peut même visiter l’intérieur. Les touristes commencent à affluer, c’est l’heure pour nous de mettre les voiles vers Enoshima. Franck nous guide donc jusqu’au petit train qui nous emmène en face de l’ile en 20 minutes. C’est l’heure de manger et nous nous arrêtons dans un restaurant juste avant le pont qui relie l’ile à la terre ferme.

 

Nous sentons une atmosphère différente, presque ‘hawaïenne’, avec des marchands de maillots de bain s partout dans la rue et des jeunes gens torses nus arborant des caleçon colorés, des cheveux décolorés, la peau basanée, et quelques piercings. Nous sommes au paradis des surfeurs, indique mon guide. En réalité, point de grosses vagues et plus de planche à voile (dignes des antiques mastodontes dormant dans le garage de Bon Pap à Berck) que de surf, mais qu’à cela ne tienne, quand les japonais font quelque chose, ils y mettent toujours du style! La plage est noire (le sable) et sale (comme partout au Japon, jusqu’à preuve du contraire), et de toute façon, nous ne sommes pas là pour bronzer! Nous partons donc à l’assaut d’Enoshima, qui par bien des aspects, et fort étrangement, nous rappelle le Mont Saint Michel.

 

Après une brève visite du Enoshima Jinja, nous empruntons une série d’escaliers roulants (couverts) pour rejoindre le sommet de l’ile, sur lequel nous découvrons un ‘jardin botanique’ recelant les ruines de la demeure coloniale de Samuel Cooking, qui visiblement n’a pas eu la chance d’être Disneyworldisée comme celles de Glover Park à Nagasaki, puisqu’il n’en reste que les vagues fondations. L’histoire est similaire à celles des occidentaux établis à Nagasaki: arrivé en 1869, il fait fortune dans le commerce d’herbes et de thé, se marie à une japonaise, fonde le jardin botanique d’Enoshima qu’il ouvre au publique,….

 

Mais notre but est la tour d’observation, qui nous offre un beau panorama sur la baie de Kamakura, et même, dans la brume qui se déchire au large, sur le Fuji! Nous aurons donc finalement eu l’occasion d’apercevoir le vénérable volcan avant notre départ, ouf, on peut cocher la case!

 

Avant de regagner la terre ferme, nous nous promenons dans de jolie ruelles (cf. Saint Michel) qui nous mènent jusqu’à la grotte Iwaya, dite grotte du dragon de l’autre coté de l’ile. Une tradition veut qu’un authentique dragon y ait habité longtemps. La visite de la grotte est assez kitsch: on nous tend une pette bougie et à nous l’exploration des 15 mètres de galerie (la technologie moderne n’est pas arrivée jusqu’à Enoshima, mais gageons qu’à notre prochain voyage, les touristes se verront proposer une lampe frontale led!) Au fond de la grotte, un horrible dragon vert en plastique brille de tous feux, éclairé par des néons magiques. C’est hideux, et c’est accompagné d’une bande sonore.

 

Il est temps de rejoindre la gare, puis Tokyo et notre hôtel. Yann et Cécile étant de sortie avec des amis japonais, nous décidons d’aller diner à Ginza, pour voir un autre quartier de Tokyo by night. Il faut croire qu’après notre journée ‘à la mer’, les lumières de la ville nous éblouissent: il nous est impossible de trouver une restaurant à notre gout (et à nos bourses!). Nous rêvons tous les deux d’un ‘carré raisu’ tout simple, nous finirons donc dans un horrible petit resto d’une chaine spécialisée en curry pour salaryman pressé, où nous dégustons nos plats avec délice.

 

Nous remontons à pied vers la gare de Tokyo, en longeant les douves du palais impérial. La nuit est douce, c’est une ballade agréable. Quelques joggeurs trottent le long du parc. Peu de voitures, et un sentiment de grande sécurité malgré le parc sombre et désert.

 

De retour à l’hôtel, Cécile emmène les filles pour leur dernier onsen sur le toit, en attendant le retour de Yann et Cécile.

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