Yann "Bug" Dubois

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Jeudi 17 : Tokyo, LFJT, Yasukuni, Akihabara, Guitares à gogo mais plus de motos

18 July 2008 Par : Yann Dubois Catégorie : Français, Japon

devant le chasseur Mitsubishi Zero exposé à Yasakuni, TokyoLa famille s’est séparée en équipes pour le programme de la journée, après le petit-déjeûner pris en commun à l’hôtel Edoya : Franck, Cécile F, Yann et les enfants partent en direction d’Iidabashi, alors que Cécile Robert part en solo vers Omote-Sando pour une journée shopping “tranquille sans les enfants”.

La première équipe remonte d’Iidabashi vers le bâtiment historique du Lycée Franco-Japonais de Tokyo, qui abrite toujours les petites classes (maternelle, école), le collège et le lycée ayant migré dans un autre bâtiment. Quoi qu’ayant subi de nombreuses modifications (ajout d’un sous-sol sous la cour, bâtiment supplémentaire, entrée remodelée… le bâtiment principal que nous avons connu est encore largement reconnaissable. Séance de photo obligatoire, puis nous remontons la rue jusqu’au sanctuaire de Yasukuni.

Tois anciens devant le Lycée Franco-Japonais de TokyoCet immense sanctuaire Shintô situé dans un grand parc en bordure des douves du palais impérial défraie régulièrement la chronique des difficiles relations diplomatiques du Japon avec ses voisins asiatiques. On y vénère en effet l’âme des soldats japonais morts pour la patrie, ce qui inclut des criminels de guerre ayant commis des atrocités durant la période d’expansion colonialiste du Japon militariste qui déboucha sur la guerre du Pacifique.

Dans le hall mémorial consacré à la gloire passée des armées japonaises, sont exposés un avion de chasse Mitsubishi Zero, deux canons d’artillerie lourde ayant défendu Okinawa lors de l’offensive américaine, et une locomotive ayant servi sur la sinistre ligne de chemin de fer qui traversait la thailande. (Sinistre car sa construction coûta la vie à des milliers de prisonniers de guerre, comme le relate notamment le film “le pont de la rivière Kwai”). Les commentaires écrits qui accompagnent ces vestiges historique conservent une tonalité nationaliste qui détone beaucoup avec tout ce que nous avons pu lire sur la période dans tous les autres musées visités jusqu’ici. La réputation sulfureuse du sanctuaire Yasukuni semble bien justifiée : en ces lieux subsiste le dernier bastion d’une idéologie nationale qui n’a pas fait son aggiornamento par rapport au rôle historique de la marine, de l’aviation et de l’infanterie impériales qui ont chacune leur monument ici. Plus anecdotique, il y a aussi un mémorial dédié au million de “chevaux militaires” sacrifiés pendant la guerre.

Le sanctuaire sort d’une semaine de festivals et les lanternes en papier par milliers sont en cours de démontage. Il se dégage une odeur nauséabonde d’une pile de détritus abandonnés par les “marchands du temple”, ces dizaines de petites boutiques vendant babioles et nourritures festives en tout genre durant les matsuris (festivals).

La visite du sanctuaire achevée, l’équipe se sépare à nouveau : Franck et Cécile F partent pour un pélerinage sur les anciens lieux de résidence de la famille, à Akebonobashi puis à Hakusan. Il y a toujours autant de français résidant dans notre ancienne rue d’Akebonobashi. (il faut dire que depuis le début de la période des vacances scolaires on rencontre des français partout !) Ils prolongent ensuite leur “pélerinage” par une visite au petit Boudha de Sugamo (cf le rituel déjà décrit dans un précédent billet, et que Cécile F réitère scrupuleusement dans l’espoir que, en plus de soigner Baba, cela fera refonctionner sa machine à laver à elle aussi) Puis ils enchaînent sur le temple d’Asakusa, la visite de la baie de Tokyo, et un tour sur la rivière Sumida !

Pendant ce temps, Yann et les enfants font leur shopping à Akihabara : réveils matins et lecteurs mp3 sont choisis scrupuleusement parmi l’offre pléthorique qui fait dire à Igor qu’ici, “c’est le paradis des magasins de trucs intéressants !”

On remonte vers l’hôtel en s’arrêtant consciencieusement dans tous les magasins de guitares qui s’enchaînent entre Kanda et Ochanomizu (il y en a au moins une douzaine). But de la mission : trouver des jolies sangles de guitares. Il y en des centaines de différentes, les enfants aident Yann dans cette mission délicate. Il a été difficile de ne pas en acheter plus que quatre !

Laissant les enfants tester leurs nouveaux lecteurs mp3 à l’hôtel, Yann se dirige ensuite vers Ueno à la recherche de la fameuse “Corin street” censée abriter le paradis des accessoires de moto. Rassurons le lecteur : Yann ne s’est absolument pas pris d’un intérêt soudain autant qu’inattendu pour le deux-roues motorisé. Il est ici en mission commandée pour un ami qui recherche un modèle de casque bien précis, arborant un drapeau italien, pour aller avec son bolide de collection.

Hélas ! Une fois découvert le lieu qui correspond en tout point à la descriptiond de la fameuse rue des motards, il faut se rendre à l’évidence : une sorte de cataclysme s’est abattu sur cet endroit. Tous les magasins de la rue sont fermés et laissés à l’abandon, visiblement depuis de nombreux mois. Sous les enseignes aux néons cassés et les affiches délavées, des bannières rouges entourent les bâtiments fantomatiques : avis de faillite ou messages de protestation syndicale de personnel licencié, je ne saurais dire. L’ambiance est quasi-mortuaire. L’enseigne phare qui donnait son nom à la rue a manifestement entraîné dans son naufrage un grand nombre des autres magasins spécialisés alentours : de part et d’autre de l’avenue sur laquelle débouchait “Corin Street”, les deux-tiers des rideaux de fers sont baissés, apparemment également depuis longue date. Les quelques boutiques encore ouvertes sont désertes. S’il reste des motards à Tokyo, ils ne sont plus ici. Crise économique, hausse des prix du carburant, taxation, malversations ? – J’ignore ce qui a entraîné la faillite du quartier mais elle est manifeste. Plusieurs bâtiments qui abritaient des boutiques Corin sont en attente de démolition si j’ai bien interprété les affichettes. Corin street va-t-elle renaître de ses cendres, a-t-elle déjà déménagé ailleurs ? – Je ne suis pas assez au fait de l’univers de la moto nippone pour en dire plus. J’annonce néanmoins sans attendre la “triste nouvelle” à Nico par SMS.

Toute la famille est réunie à 19 heures au restaurant “Umejaya” de l’hôtel Edoya, pour profiter du repas japonais offert au bout de cinq jours de séjour.

En se racontant mutuellement nos périples de la journée, on constate que Cécile Robert a suivi l’après-midi un parcours “shopping” Asakusa-Sugamo proche de celui de Cécile F et Franck, mais en sens inverse : ils ont dû se croiser sans se rencontrer.

Chose promise, chose dûe, nous accompagnons ensuite les enfants pour une dernière visite au restaurant Jonathan’s afin de célébrer enfin tous ensemble l’anniversaire de Madolia dans une débauche de crême glacée… Qui permet par la même occasion à Cécile Robert de compléter sa collection d’assiettes-cadeaux de fidélité.

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