Jeudi 26 : Musées, Yanaka, Ikebukuro
Le réveil a été un peu moins matinal aujourd’hui (quoi que Cécile et Igor se soient encore réveillés assez tôt), le petit déjeûner à base de riz semble déjà une habitude pour les enfants (riz à tous les repas, ça leur convient…)
Il a plu toute la nuit et il pleuvine encore un peu ce matin, avec une température extérieure qui ne doit pas dépasser les 17° Celsius. Du coup nous ne sommes pas pressés de partir, ce qui laisse le temps de télécharger toutes nos photos sur Internet (lien vers les albums photos à venir…).
Omelette sucrée, thé vert, riz et algues au petit dej’ : ça convient à Mirabelle
Le Musée historique de Shitamachi
Direction Ueno à nouveau, où le petit musée de Shitamachi propose des reconstitutions de maisons du vieux Tokyo du début du siècle (avant le grand tremblement de terre du Kantô et les bombardements américains de la seconde guerre mondiale.) Un sympathique guide volontaire se fait fort de nous faire visiter les lieux avec un accent incompréhensible de ce qui doit être une sorte d’anglais. Nous faisons bonne figure et saisissons suffisemment de quoi il en retourne pour assurer la traduction aux enfants (ça aide de déjà connaître un peu le pays).
Au premier étage, des jouets traditionnels en bois et des casse-tête sont à la disposition des petits et des grands. Comme il pleut toujours un peu dehors, nous nous attardons à essayer les puzzles, toupies, caléïdoscopes, solitaires, etc. Une reconstitution de Omikuji permet également de tirer un horoscope avec sa traduction anglaise (à peu près aussi incompréhensible que la visite du guide) – ce n’est pas grave, on suppose qu’en version originale, les horoscopes des sanctuaires shintô sont tout aussi hermétiques de toute façon.
Cette visite assez interactive a bien plu aux enfants, qui repartent ensuite vers le musée national des arts sans trop traîner des pieds.
Le Musée national des arts
Le premier étage de ce musée à le bon gpût de nous proposer un tour d’horizon rapide des arts traditionnels du Japon à travers les âges. Ca permet de se faire une bonne idée d’ensemble sans y passer des heures, et sans la lassante répétition de trésors identiques pour l’oeil profane. Les rouleaux d’histoires illustrées (précurseurs des mangas) et surtout la collection de sabres et d’armures de samouraïs attisent notamment la curiosité d’Igor qui découvre les objets réels après avoir entendu parler de tout ça dans les romans et les mangas qu’il a lu récemment.
La pluie cesse petit à petit alors que nous sortons du bâtiment, mais de toute façon Cécile a acheté une série de 5 parapluies colorés à la boutique du musée, donc nous sommes parès à toute éventualité. Nous nous dirigeons vers le nord du parc de Ueno, mais il est grand temps de trouver quelque chose à manger. Ce sera un petit “bouiboui” avec un distributeur automatique de tickets pour passer commande, et qui propose des katsudon à 450 yens. Le katsudon est une tranche de porc panné avec un oeuf à cheval sur un lit d’oignons et un bol de riz (mon plat japonais préféré, difficile à trouver en-dehors du Japon). Avec une soupe miso, le tout pour 450 yens c’est un déjeûner complet à moins de 3 Euros par personne. Ca laisse toujours aussi rêveurs sur les prix de la nourriture dans les restaurants de Tokyo. Ca tombe bien, les enfants aiment bien ça.
Le temps d’avaler notre katsudon sur un coin de comptoir et nous reprenons notre chemin en direction du quartier de Yanaka. Nous égarant un peu dans les petites rues du quartier, nous découvrons une succession impressionnante de petits love hotels. Mais où peuvent-ils donc trouver tant de clients pour remplir ces établissements ?
Yanaka
Nous arrivons finalement au grand cimetière de Yanaka (où se trouvent notamment les sépultures de la famille du dernier shôgun Tokugawa). Au milieu d’un quartier huppé, c’est manifestement un cimetière “de luxe”, très ancien, très bien agencé au milieu des arbres et immense. Là, les enfants comprennent la blague d’un de mes anciens collègues qui disaient que “les japonais aiment tellement les sports d’hiver qu’ils se font enterrer avec leurs skis” ;-).
Après avoir déambulé un peu dans le cimetière, nous ressortons de l’autre côté pour trouver quelques maisons très anciennes ayant réchappé aux tremblements de terres et bombardements sus-cités. Trois maisons en bois traditionnelles accusant plus d’un siècle d’âge. C’est rarissime à Tokyo, un habitant nous assure d’ailleurs qu’il n’y en a pas d’autre.Nous empruntons ensuite une petite rue où se succèdent pas moins de 7 temples et leurs cimetières, entrecoupés de maisons anciennes.
Les filles vont visiter la belle et originale maison-musée du sculpteur Asakura Fumio, qui a notamment exécuté une série de statues de chats. Le jardin intérieur et son grand bassin les laisse rêveuses.
Au bout de la rue nous arrivons au parce de Nishi-Nippori et rejoignons la ligne de chemin de fer JR Yamanote.
Ikebukuro
Direction Ikebukuro, ses grands magasins Seibu et Parco (mais nous nous lassons un peu des grands magasins). Le Guide du Routard prétendait que le nouveau salon de thé Lenôtre au sous-sol de Seibu valait le détour; c’est en fait très décevant et commun. Encore un endroit où le rédacteur du Routard n’a pas mis les pieds. Nous préférons donc passer notre chemin et trouvons un peu plus loin au grand carrefour d’Ikebukuro l’endroit de nos rêves : un “Parfait-terrasse” (jeu de mot intraduisible) – En fait situé au premier étage d’un immeuble, mais avec vue plongeante sur l’immense intersection et son flot incessant de passants. Répondant au doux nom de “Milky-way”, on y concocte des glaces de 30 centimètres de haut (et presque autant de large) avec entassement de chocolat, vanille, crème mont-blanc, corn-flakes et autres coulis. Chaque spécialité correspond à un des 13 (sic) signes du zodiac qui sont décrits sur la carte.
Pas donné mais tellement revigorant après une dure journée de marche…
Le lunettes d’Igor se sont démontées. Ca tombe bien, le grand magasin Tokyu Hands spécialisé dans le bricolage et le “do it youirself” nous tend les bras, et nous cherchions un prétexte pour entrer dans ce temple de l’inutile et de l’indispensable réunis sur 7 étages de rayonnages denses. Le BHV fait figure de bazar de quartier à côté de cet étalage merveilleux de gadgets inimaginables. Dont des lunettes de soleil extraterrestres qui amusent bien les enfants. Le tournevis nécessaire à la réparation des vraies lunettes est en tout cas trouvé en quelques minutes.
Mais la nuit tombe déjà (il est à peine 18 heures…). Cécile tient cependant à entrer dans le showroom Toyota “Amlux” où elle espère rencontrer des robots. Pari perdu pour Yann qui lui soutien qu’il n’y en a pas (dans une vie professionnelle antérieure, j’ai passé une journée complète dans ce bâtiment d’une dizaine d’étages à photographier sous toutes leurs coutures tous les modèles de voitures de ce constructeur). Il y a bien un robot (mais au repos) au sous-sol, petit androïde d’environ 1m75, dont un panneau nous informe qu’il est capable de jouer de la trompette 2 fois par jour les samedi et dimanche (c’est bien celui que Cécile a vu à la télé en France). Les enfants font une course de voiture (Toyota…) sur un simulateur / jeu vidéo. On voit bien qu’ils sont encore loin d’avoir le permis.
Maintenant il ne pleut plus du tout mais il fait noir, et nous décidons d’aller admirer “Tokyo by night” du haut du 60ème étage du Sunshine Building. Les lumières rouges clignotantes des gratte-ciels de Shinjuku sont toujours aussi féériques. S’y ajoutent maintenant celles des nouveaux ensembles de la baie de Tokyo.
La ligne Yamanote nous ramène ensuite à Ueno (il est maintenant trop tard pour prendre le tramway comme nous l’avions initialement prévu). Après cette journée une fois de plus bien remplie, les enfants exigent de retourner dîner chez “Jonathan’s”, un “family-restaurant” pas loin de l’hôtel, où nous avions été le premier soir (et qui a le mérite de proposer au menu notamment pizzas, saucisses et frites). Nous nous exécutons, et grâce aux points de fidélité accumulés en deux visites, nous repartons avec une jolie assiette en cadeau.
Un petit détour par le Seven-Eleven pour acheter une boîte de chocolats “Meiji Almond”, et nous regagnons nos chambres. Il est déjà tard, donc je me suis mis immédiatement au clavier. Je pense que les photos atendront demain.
- Ce qui n’a pas changé : les chocolats Meiji Almond, les chewing-gums Black-Black super-forts, l’accent des guides volontaires soi-disant anglophones, la foule à 18h à Ikebukuro, le prix des katsudon dans le boui-boui du coin, Tokyu Hands.
- Ce qui a changé : le Sunshine Sixty qui fête ses 30 ans a l’air bien ordinaire au milieu de tous les nouveaux grattes-ciels de la ville, et le quartier de Shinjuku lui-même s’est banalisé dans une vue panoramique de la ville la nuit : quelque soit la direction où l’on regarde il y a des amas de grattes-ciels clignottants qui ceinturent toute la ville par petits paquets. Il y a maintenant des robots androïdes dans les showrooms des constructeurs automobiles.
Toutes les photos du 26/06 sont ici : http://www.photoways.com/album/54507931