Yann "Bug" Dubois

Développeur WordPress freelance à Paris
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Lundi 14 : Shimabara, chateau, carpes, canicule, youth hostel

15 July 2008 Par : F et C.F. Dubois Catégorie : Français, Japon

Le donjon médiéval du château de Shimabara (Kyushu, Japon)Nous démarrons par un petit déjeûner vraiment totalement japonais cette fois : poisson, algues, riz, thé vert, condiments saumurés, pas de pain ni même de café, le tout agenouillés sur des tatamis – il y a même du nattô ! (graines de soja fermentées à l’odeur et à la consistance innomables – nous n’y touchons évidemment pas). Prévoyants, nous avions la veille acheté aux enfants une ration de survie avec pain, confiture, et biscuits chocolatés…

Les étangs d’Unzen

Divinité boudhique archaïque près du lac d\'Unzen (Kyushu, Japon)La journée s’annonce encore très chaude, même à cette altitude, et notre hôtesse de l’auberge nous informe en outre qu’il fait 7 degrés de plus en bas, sur la côte, à Shimabara où nous devons nous rendre ensuite. Nous profitons donc au maximum des sous-bois ombragés lors de notre promenade matinale autour des deux étangs de Unzen. Le plus grand sert à l’irrigation du terrain de golf. Sur son rivage, une divinité archaïque a été gravée sur une grosse pierre.

Un tour de barque sur l\'étang d\'Unzen (Kyushu, Japon)Sur le petit étang, on peut louer des barques à rames que les vrais canards totalement domestiqués suivent de près. Deux vaillants équipages s’élancent sur la minuscule pièce d’eau : Franck, Madolia et Mirabelle d’une part; Cécile Robert et Igor d’autre part. Cécile F et Yann restent sur la berge pour immortaliser en images leurs exploits : Mirabelle nous dévoilera un don précoce pour l’aviron (spécialité nogentaise il est vrai…) et Igor, galérien émérite, prouvera qu’il est capable de tirer à lui seul 5 personnes dans deux barques en souquant ferme.

Après un déjeûner maintenant standard à base de katsudon, riz au curry, ramen et zarusobas (et bière !), nous embarquons dans le bus pour Shimabara.

Shimabara

Notre hôtesse avait vu juste, il fait une chaleur de plomb dans cette ville portuaire. Le véritable enfer c’est ici. Instantanément liquéfiés dès la sortie du bus climatisé, nous entammons néanmoins courageusement notre marche harrassante vers le château médiéval situé en centre ville.

Auparavant, nous avons déposé nos bagages à l’auberge de jeunesse qui nous hébergera pour pas cher, mais dans des dortoirs séparés (garçons et filles).

Le port de pêche de Shimabara (Kyushu, Japon)Nous longeons le port de pêche et ses micro-chalutiers qui manoeuvrent à une vitesse ahurissante. Puis traversons “l’arcade commerciale” un peu déprimante (cinéma et commerces fermés, rideaux de fer rouillés, atmosphère provinciale désuette) – ici c’est l’antithèse des centres commerciaux flambant neufs (et un peu froids dans tous les sens du termes) des grandes villes japonaises. Il y a quelques babasan d’un âge canonique indéterminable qui se désaltèrent aux sources thermales qui jaillissent ça et là sur un coin de trottoir. Ces vieilles grand mères, même dépliées, sont plus petites que Mirabelle !

Le château de Shimabara

Glace pilée au sirop chimique (parfum pêche artificielle...)Avant de pénétrer dans le château, tout le monde déguste un pot de glace pilée agrémenté de sirop plus ou moins chimique (le must étant toujours le parfum melon). Cette spécialité japonaise est diversement appréciée des membres du groupe. Mirabelle se montre tout de même aussi assidue que son père pour terminer à la paille sa bouillie glacée au melon artificiel jusqu’à la dernière goutte.

Déguisements samouraïs et ninjas !Ensuite, séance photo avec les déguisements de samouraïs et de ninjas proposés à l’entrée du donjon. Malgré la chaleur étouffante sous l’armure ou la cagoule, c’est une étape amusante.

A l’intérieur de la tour de 5 étage (reconstituée en 1965 dans son style médiéval d’origine), un modeste musée est consacré (encore !) à l’histoire des chrétiens dans la péninsule de Shimabara. On peut y voir des statues de Sainte vierge aux yeux très bridés allaitant un enfant Jésus aux allures de petit boudha ventru, des images pieuses de Marie en kimono, des fumi-e (images religieuses destinées à être foulées aux pieds par les populations afin d’échapper aux supplices réservés aux chrétiens au début du règne des Tokugawa), des armures, des sabres et des armes à feu, ainsi que des estampes figurant les scènes de batailles épiques dont le château fut l’enjeu au moment des révoltes paysannes et catholiques qui firent basculer l’histoire de la péninsule.

Carpes (diem)

Nous revenons du château en suivant les petites rues bordées par un ruisseau, sorte de caniveau profond à l’eau claire où vivent -paraît-il- plus de 1500 carpes. Nous en dénombrons pour notre part plusieurs dizaines avant d’arrêter de compter.

Mer amère

Nous longeons encore le littoral histoire de bien nous persuader qu’il n’y a rien y faire : tout est bétonné, inaccessible. Là où du sable noir mêlé de gravier apparaît, il est jonché de détritus. Les digues en béton sont en outre envahies de populations de crabes et sortes de “cafards de mer” de tailles diverses, à l’aspect évidemment peu engageant, qui fuient en tous sens à notre approche.

De quoi faire renoncer Cécile Robert elle-même à tremper ne serait-ce qu’un orteil dans cette Mer intérieure, alors qu’il règne toujours une chaleur éprouvante. Finalement, on trouvera un coin suffisemment accessible pour y tremper une main, rien d’autre. De toute façon, pour des berckois, cette eau se révèle beaucoup trop tiède pour s’y baigner.

Les petites baraque de pêcheurs sont serrées les unes contre les autres, témoignant des fortunes diverses de leurs habitants : murs en bois ou en tôles, parfois un appenti sous lequel s’entasse, en plus des filets de pêche, tout un bric-à-brac qui nous rassure sur la capacité de certains japonais à entasser de vieilles brolles tout une vie durant.

Nous passons par le supermarché pour acheter un festin de sushis digne d’un quatorze juillet, à déguster sous la climatisation de l’auberge (qui vend les bières dont nous aurons à coup sur grand besoin en complément, pour nous remettre de cette journée caniculaire). Puis nous irons nous coucher très tôt dans nos alcôves superposées en tatamis, dans nos dortoirs séparés : demain, réveil 5h30, une longue journée de voyage s’annonce pour remonter vers le mont Fuji !

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