Yann "Bug" Dubois

Développeur WordPress freelance à Paris
Flux RSS

Mercredi 16 : Hakone, téléphérique, volcan, bateau de pirates, mais pas de Mont Fuji

17 July 2008 Par : Yann Dubois Catégorie : Français, Japon

Mercredi 16 : Hakone, téléphérique, volcan, bateau de pirates, mais pas de Mont FujiLa télévision d’un voisin de nationaté asiatique indéfinie (mais non japonaise) nous réveille de façon  assez tonitruante avant l’heure prévue. Ce voisin indélicat est peut-être sourd d’oreille, ou alors il cherche à se venger de façon indiscriminée d’autres voisins, australo-américains, qui ont fait un boucan de tous les diables en se saoûlant jusque point d’heure cette nuit. Toujours est-il que tous les occupants de l’auberge ont peu dormi car avec les cloisons intérieures en papier et les fenêtres de toutes les chambres restées ouvertes pour faire entrer un peu de fraîcheur, tout vacarme est partagé collectivement. La pluie qui tombe abondamment ce matin ne justifiait en tout cas aucune précipitation dans l’heure du lever.

Plutôt que de descendre à pied vers le lac comme nous l’avions initialement envisagé (randonnée de deux heures et demie dans la forêt), nous décidons plus sagement, au vu de la météo, d’emprunter un bus. Les bus de montagne japonais roulent à une vitesse vertigineuse dans les virages en épingle à cheveux : les chauffeurs conduisent ces véhicules comme des voitures de rallye. Il faut un peu s’accrocher…

Arrivés à la gare de Goma d’où part le funiculaire, nous laissons nos bagages en consigne dans des casiers, “coin locker” comme on dit en “nipponglish”. Deux grands casiers à 600 Yens et un petit à 400 Yens suffisent à accomoder l’ensemble des sacs de la famille.

Nous empruntons ensuite le funiculaire (“cable car” en nipponglish); il ne pleut plus mais la pente est assez brumeuse et toutes les montagnes environnantes sont cachées. Il n’y a donc pas grand chose à voir.

Nous empruntons ensuite la première télécabine qui passe au-dessus des solfatares du volcan (geysers où l’on récolte du soufre, à l’odeur caractéristique d’oeuf pourri). La brume  se déchire un instant pour nous laisser apercevoir ce paysage de désolation gris et jaune dont nous percevons nettement le rugissement permanent depuis l’altitude vertigineuse où nous emmène pourtant la nouvelle télécabine construite après notre dernier passage.

Au-delà, la brume est totale : les fils du téléphérique se perdent à 5 mètres dans un horizon uniformément laiteux. On flotte au milieu de nulle part, ballotés par le vent qui souffle en rafale; on ne voit plus le sol. Nous arrivons cependant en haut de la montagne où il n’y a donc rien à voir, et enchaînons directement sur la deuxième télécabine qui nous amène au niveau du lac, à l’intérieur du cratère. Théoriquement, ce trajet permet d’apercevoir majestueusement le mont Fuji (au moins quelques jours par an, mais nous ne sommes manifestement pas un de “ces jours là”.)

A l’approche du lac nous apercevons les bateaux de navette touristique déguisés en gallions. Comme promis aux enfants, nous allons donc bien pouvoir pousuivre le trajet sur un des trois “bateaux de pirates” grandeur nature qui sillonnent le lac.

Le vent pousse une brume intermittente sur le lac, ce qui permet d’apercevoir les berges où quelques toriis rouges de sanctuaires s’offrent à la photographie. Il ne fait pas beau, mais c’est néanmoins toujours un spectacle époustoufflant de nature typiquement japonais, avec ses montagnes au sommet arrondi couvertes de végétation qui tombent à pic dans le lac comme sur un lavis de sumi-e.

Une fois débarqués sur la rive opposée du lac, nous trouvons un restaurant proposant les assiettes “géantes” de tempuras dont rêvent les Cécile.

Pour digérer tout cela, une promenade jusqu’au sanctuaire avec son torii dans l’eau s’impose. Ce portique géant est copié sur celui de Miyajima où nous étions il y a quelques jours…

La forêt de cryptomères géants qui entoure le temple est majestueuse, nous nous y promenons un peu avant de rejoindre la voie antique du Tokaido (chemin qui reliait historiquement les deux capitales du Japon, Kyoto et Edo (devenue Tokyo). Une partie de la chaussée est préservée avec son pavage irrégulier de l’époque, ce qui permet aux enfants de constater que les caravanes des daimyos qui allaient et venaient deux fois l’an sur cette route n’avaient pas la tâche facile.

Nous enchaînons sur une randonnée dans les bois où mirabelle croise de près un sepent de taille respectueuse (au moins un mètre ?)

Nous arrivons au bord d’un petit étang; le vent et la brume qui ont repris de plus belle lui donnent des allures de lande irlandaise. On s’attendrait à voir surgir du brouillard un fantôme ou un monstre, mais c’est finalement notre autobus qui apparaît.

Ce n’est en fait pas exactement le bon bus, car celui-ci est payant, alors que le suivant est inclus dans notre forfait “Hakone Free Pass” acheté le matin. Mais nous n’avons aucune envie de nous attarder une minute de plus dans ce paysage certes romantique mais néanmoins humide et froid.

Un peu plus bas, nous empruntons le “meguribus” (celui qui est inclus dans le forfait : ces histoires de lignes de bus concurrentes désservant les mêmes arrêts sont toujours un peu complexes, même pour Franck, notre expert en transports en commun.

Une fois revenus à la gare de Goma, le groupe se sépare en deux : Cécile F et Franck n’ont pas pris le Hakone Free Pass, par contre Franck a encore un passe JR valable une semaine alors que ceux des autres membres de la famille ont expiré hier. Il est donc plus intéressant pour Franck et Cécile F de rentrer à Tokyo rapidement en Shinkansen, alors que pour Cécile Robert, Yann et les enfants, il sera plus intéressant de prendre la ligne Odakyu qui propose un tarif réduit aux porteurs d’un Hakone Free Pass.

Avantage supplémentaire du Free Pass, il permet d’emprunter à volonté le funiculaire et les téléphériques. Cécile Robert décide donc de tenter une nouvelle fois d’apercevoir le mont Fuji depuis le haut de la montagne, même si l’espoir est faible. Et de fait, la visibilité là-haut se révèlera encore pire (si c’est possible) que ce matin. Ce petit aller-retour supplémentaire nous procurera quand même le plaisir de redescendre dans la dernière cabine en chantant à tue tête et en choeur “On est les derniers”.

Pour redescendre jusqu’à la gare de Moto-Hakone, nous empruntons le train de montagne rouge (jumelé avec un chemin de fer Suisse). La pente escarpée ne permettant pas de sculpter des virages dans la montagne, le train fait des allers-retours (changement de direction) pour descendre en zigzaguant.

A Moto-Hakone, nous montons dans le Romancecar VSE 100 000 : un superbe train proposant une vision panoramique dans le premier wagon : le chauffeur du train est en effet escamoté dans une minuscule nacelle au-dessus du compartiment voyageur, à laquelle il accède par une échelle rétractable avant le départ du train avant de s’y enfermer. Ceci permet de dégager totalement la vue à l’avant (et à l’arrière ) du train. Nous avons la chance d’avoir des places dans le premier wagon. Mais la nuit tombe, ce qui relativise rapidement l’intérêt de la chose.

Arrivés à Tokyo, nous prenons possession de nos nouvelles chambres à l’hôtel Edoya. Cécile F et Franck, qui nous ont précédé de plusieurs heures, ont déjà mangé (des sushis). Il est déjà tard, nous allons donc encore une fois dîner au restaurant Jonathan’s, qui en plus d’avoir la préférence des enfants pour ses frites et ses glaces, a l’avantage d’être ouvert 24h sur 24.

A lire également...

WordPress › Error

There has been a critical error on your website.

Learn more about debugging in WordPress.