Salon de l’Internet : l’ultraringard sauvé par l’hyperlocal
Le week-end dernier (20, 21, 22 mars 2009) se tenait à la Porte de Versailles l’auto-proclamé “premier salon de l’Internet” – Une vaste blague si l’on se souvient de la profusion de salons sur ce sujet qui pullulaient littéralement peu avant l’explosion de la première bulle Internet à la fin des années 90.
L’ambiance qui y régnait ce week-end rappelait d’ailleurs plutôt les mois qui succédèrent immédiatement l’effondrement de la spéculation sur la nouvelle économie en 2001 : allées désertes, stands moroses. Mais c’est surtout l’amateurisme et disons-le tout net la ringardise de certains stands qui nous rappelaient les années 90 (une sorte de retour à l’ère du Web 0.2).
Peu de choses intéressantes à relever, donc, si ce n’est l’intervention de Christophe Grebert de MonPuteaux.com, samedi après-midi autour du concept de web “hyperlocal” (unique raison de ma présence à ce salon, en fait). En tant qu’éditeurs du site local Nogent-Citoyen, c’était pour nous l’occasion de rencontrer une poignée d’autre “blogueurs locaux” et d’échanger avec eux expériences et perspectives, avec des “collègues” de Belleville ou du Raincy notamment — et de constater que, quelque soit la couleur politique de la majorité locale, défendre la liberté d’expression face au pouvoir des Maires n’est jamais une affaire évidente.
A noter parmi les rares participants originaux du salon, le stand acidulé du site maBimbo.com, et serrés dans un coin tout au fond de la salle, les petits génies enthousiastes d’Eklabog, qui présentaient la nouvelle version de leur interface particulièrement intuitive, à la fluidité impressionnante (au moins digne du web 2.1 ? ;-)). Pas de quoi me faire abandonner WordPress, mais certainement une solution de premier choix pour les futures plateformes de blogs en marque blanche…
Entre les participants au modèle économique incertain qui auront mis la clé sous la porte avant un an et ceux qui repartiront dégoûtés par le manque de professionalisme des organisateurs de ce Salon de l’Internet dont la promo est passée à-peu-près totalement inaperçue, gageons que cette “Première Mondiale” risque bien d’être aussi la “dernière”. Allez, comme les participants qui gardaient le moral, on s’en est vite consolés à coups de cocktails “radins” à 1 Euro concoctés par PriceMinister : à défaut d’accueillir le grand public, eux au moins auront peut-être un peu rentabilisé leur stand en permettant aux autres exposants de noyer leur spleen dans le curaçao-citron.