Vendredi 27 part 2 : Missions impossibles, Roppongi Hills, Azabu-Jûban, Shirokane
La mission impossible
Laissant derrière nous la troupe de petits franco-japonais qui s’affrontent gaiement à coups de jets d’eau, nous nous dirigeons vers le Musée des sciences. Mais à l’accueil on nous dit qu’il n’y a pas vraiment de robots dans ce musée, et en plus cette fois nous n’avons plus d’argent liquide pour payer les entrées. Il faut donc nous mettre en route sans plus attendre pour notre première mission impossible : trouver le distributeur de billets qui accepte les cartes Visa étrangères.
Direction Roppongi, en traversant une partie du parc du palais impérial, puis en contournant le reste (qui n’est pas ouvert au public mais offre néanmoins une promenade ombragée à l’extérieur des douves du palais). Le parc côté Est n’est exceptionnellemnt pas non plus ouvert au public pour cause de sommet international. Tant pis, en passant par Hibia nous faison un crochet par le tout nouveau complexe “Tokyo International Forum”. Bâtiment immense et majestueux à l’architecture très réussie (cf les photos que nous afficherons ici demain).
Enfin, après avoir longé le ministère des finances et celui des affaires étrangères, nous descendons l’affreuse Roppongi doori surplombée par son autoroute crasseuse, passant devant les hautes tour de l’hôtel ANA. Nous arrivons à proximité du grand croisement de Roppongi pour constater avec résignation que le distributeur de billets “international” a disparu. La grande librairie du carrefour est toujours là, elle. (tout à notre affaire de distributeurs, nous avons oublié de pousser juqu’à l’ancien immeuble de l’ISG face au bâtiment des forces d’auto-défense… peut-être aurons-nous le temps d’y retourner plus tard pour une photo nostalgique, quoi que je pense que ce bâtiment doit avoir été détruit maintenant qu’il y a une nouvelle station de métro à cet emplacement)
Espérant que les automates des banques du quartier ont peut-être évolué en 12 ans, nous tentons notre chance dans le hall de la Mitsubishi-UFJ bank (toutes les grandes banques ont dû fusionner deux-par-deux suite à la crise des mauvais crédits de la spéculation immobilière mafieuse dans les années 90, et leur nom s’est donc rallongé…) Rien à faire, le distributeur qui prétend accepter les cartes Visa refuse obstinément la nôtre. Idem à la Citibank de l’autre côté de la rue. Sur les conseils d’un passant occidental, nous décidons de tenter notre chance dans le nouveau complexe “Roppongi Hills” à quelques centaines de mètres de là.
Après avoir repéré la bonne tour (il y en a une demi-douzaine disposées autour de l’immense Mori Building, dernier du nom…), puis trouvé l’ascenceur, nous tentons notre chance à un petit distributeur de billets du 6ème étage qui ne paye pas de mine. Et là -ô miracle- nos cartes sont enfin acceptées, ce qui nous permet instantanément de renflouer les caisses de la famille.
Maintenant “Pétés de thunes” et rassurés sur le fait que nous allons pouvoir prolonger notre séjour dans les meilleures conditions matérielles (nous n’en doutions pas vraiment, mais Igor s’inquiétait un peu tout de même…), nous décidons de nous attaquer immédiatement à une deuxième mission impossible.
Mission Impossible 2
A l’ère du téléphone mobile voix-données haut débit de 3ème génération et du wi-fi, plus personne au Japon ne se sert de cet appareil archaïque qu’est devenu le télécopieur. On ne peut plus compter sur le lobby de l’hôtel : les hôtesses ne savent plus s’en servir ou soupçonnent qu’il ne fonctionne plus, depuis le temps…
On ne peut plus non plus compter sur les convenience store : théoriquement ils assuraient un service de fax mais en réalité ils ont remplacé les machines devenues encombrantes par d’autres appareils (distributeurs de cartes prépayées et d’achats de crédits pour payer sur Internet ou par téléphone mobile).
Cette fois nous échouerons dans notre mission : il n’y a pratiquement plus de fax à Tokyo. Nous nous rabattrons donc sur une solution Internet de “mail to fax”, en photographiant les documents à envoyer. Eh oui ! nos correspondants français qui exigent encore des télécopies sont devenus bien archaïques vus d’ici… Quand on pense qu’il y a des professionnels en France qui n’ont pas encore d’e-mail, on suppute ce que certaines mauvaises langues entendent par “vieille Europe”.
Peu importe, nous avons donc d’autres solutions. En attendant il est grand temps de proposer aux enfants un goûter. Le Starbucks café de Roppongi Hills fera l’affaire. Il y en a bien sur un ici comme partout ailleurs à Tokyo… et à Paris.
Azabujuban
Une pancarte nous indique la station de métro d’Azabujuban. Nous ne pouvons donc pas nous empêcher de prendre le chemin du quartier où nous avons travaillé et habité pendant presque trois ans. Après avoir déambulé entre les résidences diplomatiques dans les rues qui descendent de Roppongi à Azabu, nous trouvons sans difficulté l’emplacement de nos anciens bureau. L’immeuble est à l’abandon, comme la banque avoisinante, fermée. Un projet immobilier tout neuf guette certainement ces deux bâtiments, pourtant pas si anciens.
Nous remontons avec les enfants la rue qui mène vers notre ancien appartement. Ceux-ci nous posent beaucoup de questions, curieux de notre vie à l’époque. Presque tous les commerces ont changé dans le quartier. Ici comme ailleurs à Tokyo il y a beaucoup plus de commerces, de restaurants. Peut-on croire que ce pays est encore en crise ?
Avec une certaine émotion, nous arrivons dans notre ancien quartier. Madolia aussi semble un peu émue de se faire prendre en photo devant son ancienne crèche. Puis nous retrouvons le Lion’s Mansion, notre immeuble. Il fait déjà noir mais nous poussons jusqu’au petit temple du coin et nous attardons encore un peu avant de rejoindre la toute nouvelle station de métro de Shirokane. Tellement nouvelle que les dalles brillent encore. Le train lui-même est tout neuf également, qui nous ramène à Shin-Ochanomizu via Hibia.
En ce vendredi soir, le quartier d’Ochanomizu grouille d’une joyeuse activité. Nous repérons un Mawari-sushi bar avec cinq sièges champignons qui nous tendent les bras. Environ 40 assiettes de sushi et 3 bières pressions plus tard, nous ressortons rassasiés, et remontons vers notre hôtel, non sans avoir acheté deux nouvelles boîte de chocolats Meiji Almond. Les enfants ont déjà fini celle d’hier.
Et voilà, il est déjà super tard et je n’ai pas mis de photos. Tant pis ça attendra… patience !
Toutes les photos du 27/06 sont ici : http://www.photoways.com/album/54614393