Blues de New York
Un taxi jaune qu’arrête pas d’klaxonner
Quarante mètres plus bas
Sur l’avenue numéro trois
Si ça continue j’allumerais la télé
Ca m’donnera une raison
D’plus compter les moutons
Qui s’en vont
Mais les grattes-ciel leur cachent l’horizon
Les avions
Là-haut dans le ciel écoutent ma chanson
Cette ville est pourrie mais j’peux pas m’en envoler
Y’a comme une mélodie qui me retient collé (à jamais)
J’ai beau fermer les yeux j’entends toujours les synthés
J’prends l’métro, j’ai les jetons
J’veux rentrer à la maison
Un saxophone qu’arrète pas d’chialer
Là-bas, un peu plus loin
Après le drugstore du coin
Si ça s’arrête pas j’crois qu’je vais déprimer
Y’a plus d’bière dans l’frigo
Ce soir c’est pas rigolo
J’me sens con
J’ai les grattes-ciel qui me cachent l’horizon
Les avions
Là-haut dans le ciel emmerdent ma chanson
Y’a rien à la télé, pas d’pizza à livrer
J’peux pas téléphoner
A la nana d’hier
J’en ai rien à foutre, il est minuit passé
Je vais faire du café
Et puis je n’vais rien faire
Il fait beau
Derrière les grattes-ciel qui cachent l’horizon
Ou le soleil
Se lève déjà
Ce soir je reprends l’avion
© 1992