Restauration de la guitare Avora “Metall Dynamo”
La restauration de la guitare “Metall Dynamo” a commencé.
Pour débuter, un grand nettoyage : décollage des étiquettes et autres post-it millimètre par millimètre à la lame de scalpel (de façon à essayer d’arracher le moins de peinture possible… mais malheureusement il restera des traces.) Démontage de toutes les pièces metalliques et passage dans un bain de pétrole (Essence F ou “Naphta hydrotraité”), puis brossage énergique à la brosse à dent (!). Là où cela était nécessaire, ponçage de la rouille accumulée au papier de verre fin. Polissage de toutes les pièces chromées avec un polish rénovateur pour carrosserie automobile contenant du naphta lourd et une couche de cire protectrice.
Nettoyage du manche et du corps avec les polish spéciaux Martin & Co et GHS.
Remplacement de toutes les vis d’origine de l’accastillage pas de nouvelles vis en inox assorties.
Démontage du manche, remplacement des vis.
Confection d’un nouveau sillet : pour cela il faut d’abord reconstituer le haut du manche avec de la pâte à bois, afin de fournir une assise de hauteur suffisante au sillet. Celui-ci sera confectionné à partir d’un sillet de remplacement brut en os pour modèles Fender, acheté dans un magasin Milonga et poncé et limé à la main en s’inspirant librement de la forme et des dimensions de sillets de Gibson Les Paul et Epiphone WildKat.
Remodelage des trous de passage des mécaniques et de fixation du chevalet avec de la colle à bois blanche pour assurer une bonne tenue des pièces metalliques dans le bois.
Remontage du manche, de l’accastillage, des mécaniques, et pose d’un jeu de cordes Dean Markley Blue Steal Regular 10-46.
Premiers réglages du manche et de l’intonation avec un micro provisoire de guitare acoustique, pour s’assurer que la guitare sera jouable et accordable (inutile de se lancer dans de grands travaux si le manche est vrillé). Tout semble OK, on peut régler l’intonation de façon assez juste, la touche et les frettes sont en bon état malgré les apparences.
Le principal problème va être de trouver des micros montables “en surface” à même le corps de la guitare, car celui-ci n’a pas de défonce au niveau des emplacement des micros pour les accueillir. Après de nombreuses recherches d’ordre “archéologique” sur le web pour comprendre à quoi pouvaient ressembler les micros d’origine et de quels modèles standards ils pouvaient s’inspirer, j’identifiais deux candidats au remplacement :
– Des micros de guitare Fender Jazzmaster, qui ont la particularité de se monter en surface sous capot et d’être extrèmement plats (16 mm d’épaisseur en tout). SeymourDuncan fournit des modèles de remplacement pour JazzMaster aux caractéristiques améliorées.
– Des micros de type Gretsch / DeArmond / TV Jones, dont le site web GuitarFetish.com fournit des modèles de remplacement (beaucoup moins chers) aux caractéristiques intéressantes sous la marque GFS. Ils font également environ 16 millimètres d’épaisseur.
Le problème des micros simple bobinage au profil “plat” est leur faible puissance de sortie. L’intérêt des modèles proposés par SeymourDuncan et GFS est qu’ils compensent ce problème en “surchargeant” ces micros par un nombre de tour de fils plus important au niveau des spires du bobinage, ce qui fournit une puissance de sortie et une “pêche” plus élevée que les micros d’origine.
J’ai commandé à la fois deux micros de type de JazzMaster de chez SeymourDuncan (SJM-2N et SJM-2B, respectivement pour les positions près du manche et du chevalet, commandés chez Thomann en Allemagne), et un micro GFS Retrotron NYII-neck (sur le site GuitarFetish.com aux USA). Les deux m’ont été livré à domicile en une semaine sans aucun problème. Commandés le même jour, ils sont arrivés le même jour.
Pour le montage électronique, j’expérimente une schéma de câblage simplifié (sur une plaque de carton !) pour les micros de type Jazzmaster, proche de ce que permet la guitare Fender JazzMaster d’origine : inversion de phase d’un des deux micros avec un sélecteur 2 positions/6 broches, et sélecteur 3 positions classique (type Gibson Les Paul) pour le basculement entre les 2 micros ou la mise en parallèle. La simplification tient dans le fait qu’il n’y aura pas de réglage de tonalité et de volume pour chaque micro (le corps “compact” de la guitare Avora n’offre pas assez de place pour tous ces potentiomètres !).
Le micro GFS Retrotron NY2 est d’abord une excellente surprise : testé tout seul en position manche, il délivre un puissance incroyable pour sa taille (supérieure à des micros P90 sur ma Gibson LP Studio ou aux micros Alnico “made in USA” de mon Epiphone Wildkat) avec une clarté exceptionnelle – C’est un vrai bonheur pour le crunch et la disto sur mon ampli à lampes Laney. Ce micro semble attirer irrésistiblement le blues et les bends “crémeux”…
Comme j’ai soudé les fils du micro GFS pour faire mes premiers tests de sonorité de la guitare, je teste actuellement une configuration où je rajoute les 2 micros JazzMaster en parallèle du GFS NY2 en basculant un mini-switch 2 positions on/off. Vive les pinces crocodiles pour faire ces tests qui donnent à la guitare des allures de prototype expérimental du professeur Nimbus !
Les sons obtenus sont absolument originaux et très très inspirants, tout en restant très “professionnels”. Je découvre que cette guitare a une vraie personalité enthousiasmante : ne dit-on pas que certains instruments de musique sont vivants ? Il semble bien que ce bon vieux morceau de bois dont l’histoire remonte à 1970 a accumulé du caractère au fil des ans, et ce malgré les années passées à l’état d’épave.
A suivre (notamment pour les échantillons sonores !)…
Edit : la guitare telle qu’elle apparaît maintenant (2011) :